vue noailhac

Noailhac

Quelques bribes d’histoire

la commune de Noailhac

Certaines chartes du cartulaire de l’abbaye de Conques font état, dès le Xe siècle, de donations – essentiellement des terres ou des droits afférents à celles-ci – effectuées dans la région de Noailhac, au profit de la communauté des moines bénédictins. Successivement, les hameaux de Védeilles (923 ou 924), Bercan (957 et 961), Lissorgues (entre 997 et 1114) et La Pendarie (qui tire son nom d’une apendarie, autrement dit la dépendance d’un mas) entrent ainsi dans l’histoire. Selon la tradition orale, un siège de justice aurait été établi à Roziès.

 

En revanche, on ne retrouve aucune trace du village de Noailhac dans le cartulaire. Seules des sources d’archives plus tardives révèlent ce toponyme, au XIVe siècle. Ce nom de Noailhac dérive du latin, novalis ou novale, qui signifie « terre nouvellement défrichée, jachère ».


D’après l’enquête de Mgr Champion de Cicé, évêque de Rodez, la paroisse de Noailhac comptait, en 1771, 760 habitants environ : 84 dans le bourg même et 676 dans les trente hameaux environnants. La population se composait essentiellement de paysans, attachés à la terre. Seuls six chefs de famille tiraient un revenu de l’artisanat : quatre tisserands et deux forgerons. Le seul véritable commerce était celui des bestiaux. Il n’y avait pas d’école, mais des religieuses assuraient quelques rudiments d’instruction.

Si la nomination à la cure appartenait alors à l’évêque de Rodez, l’abbé de Conques, Mgr François René d’Adhémar de Panat, portait, en revanche, le titre de seigneur temporel. Quant au « curé primitif » – en fait le chanoine de Conques Gabriel Trepsac – il percevait aussi une partie de la dîme sur les récoltes, soit 160 setiers de seigle.

Les réponses fournies pour cette enquête confirment la misère du temps. Sur l’étendue de la paroisse, 200 personnes sont qualifiées de « pauvres », parmi lesquelles 50 « invalides ». Le curé note également : « Ceux qui n’ont aucune espèce de secours sont les mendiants qui sont au nombre de trente, tous de la paroisse. »  

C’est sous la monarchie de Juillet qu’est née la commune de Noailhac, de sa séparation avec celle de Saint-Cyprien. En effet, une ordonnance du roi Louis-Philippe, en date du 4 avril 1834, érigea la section de Noailhac en commune particulière.


La foire du 1er juin (autrefois foire des bœufs de travail) fit longtemps la renommée de la localité. Cet événement attirait non seulement les éleveurs et les marchands de la région, mais aussi ceux originaires de départements plus éloignés comme la Lozère ou la Haute-Loire. Cette foire perdit progressivement de son importance en raison de la mécanisation et de la situation géographique du village, passablement à l’écart des grands axes de circulation. De nos jours, afin de maintenir ce moment de rencontres et d’échanges, les Noailhacois se sont mobilisés : la date a été changée et fixée au lundi de Pentecôte. Un vide-grenier et un marché de produits locaux ont été progressivement mis en place, sans oublier le petit-déjeuner et son célèbre « chevreau à l’oseille ». Autant d’initiatives qui contribuent à perpétuer la tradition et à conforter la renommée du village, connu pour le dynamisme de ses habitants.

Noailhac se trouve sur le GR 65 (Via Podiensis ou route du Puy-en-Velay), l’un des principaux chemins de pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Les pèlerins, en provenance de Conques, trouvent ici un gîte d’étape communal ainsi qu’un multiple rural avec restaurant et épicerie.

Quelques éléments du patrimoine local

L’église Saint-Jean- Baptiste Blason de l'Eglise de St Jean-Baptiste

 

 

 

L’église Saint-Jean- Baptiste de Noailhac fut reconstruite au cours de la
première moitié du XVIIIe siècle. De l’édifice précédent, il ne subsiste, accolé à
l’église, que le clocher et sa tourelle abritant un escalier en vis . Au sommet
de l’un des contreforts, à l’angle du clocher, se devine un blason sculpté ; un
second blason est réemployé au-dessus du portail de l’église, lui aussi
curieusement disposé à l’envers .

 

 

Dans le chœur, le retable du maître-autel est orné, en son centre, d’une toile figurant la scène de la Crucifixion ; sur les côtés, dans des niches, de grandes statues en bois doré représentent saint Jean-Baptiste et saint Pierre.


Le buste reliquaire de saint Clair, disposé au sommet du retable, dans une niche, rappelle, quant à lui, une dévotion locale à ce saint. Enfin, une cloche est posée à même le sol, dans la nef, à droite en entrant. Son inscription latine rappelle qu’elle a été exécutée, en 1646, par les soins d’un prieur nommé Madrières.

choeur cloche detail
croix place noailhac

 

 

Sur la place, devant l’église, une belle croix en fer forgé , rappelle ce que fut la Passion du Christ. Une couronne d’épines et un cœur percé d’une flèche constituent le motif central. En partie basse, dans un cartouche, figurent la date d’exécution de cette œuvre – 1775 – ainsi que des initiales : G. B.


La statue de Notre-Dame de la Font est le dernier élément du mobilier d’une chapelle de pèlerinage, autrefois érigée près de la fontaine (d’où son nom).


La Mairie occupe une ancienne demeure bourgeoise du XVIII e siècle – qualifiée de château –, ainsi que l’atteste la porte monumentale, dotée d’un encadrement en grès rouge, particulièrement soigné.

Non loin du village, à l’orée des bois, se dresse le domaine de La Pendarie : une partie de ces constructions date de 1724 et l’autre de 1875. Il subsiste aussi une chapelle dont la porte est surmontée d’une croix. Cette demeure servait autrefois de relais pour les voyageurs. Il est fort probable que le lieu accueillit, plus anciennement, les pèlerins se dirigeant vers Saint-Jacques-de-Compostelle.


Au cours des années 1847-1849, une terrible épidémie de fièvre typhoïde se propagea à Noailhac et dans ses environs. La médecine de l’époque s’étant montrée inefficace, la population se vit dans l’obligation, pour tenter d’enrayer le mal, de faire appel aux moyens surnaturels. L’abbé Pierre Raoul ordonna ainsi que soient prononcées des prières publiques en l’honneur de saint Roch – un saint originaire de Montpellier – que l’on invoqua durant toute la période moderne (XVIe-XVIIIe siècle), à l’occasion des épidémies de peste notamment. Le 11 mai 1849, une première procession publique se déroula, de Noailhac jusqu’au sommet de la colline de Montbigoux où une croix de pierre se trouvait dressée. Cette manifestation de ferveur collective eut pour conséquence l’arrêt immédiat du fléau. En reconnaissance, la paroisse fit le vœu, avec l’approbation de l’évêque de Rodez, de faire célébrer désormais, chaque 16 août, deux messes en l’honneur du saint thaumaturge.

 

 

En 1882, l’abbé Victor Amans Pons, curé de Noailhac, et Jean-Joseph Pradels, maire de la commune, lancèrent une souscription afin d’ériger la chapelle Saint-Roch, située à l’écart du village et sur une hauteur. Cet appel à la générosité publique produisit les effets escomptés. Le 16 août 1884, l’édifice fut solennellement béni par l’abbé Alibert, curé de Decazeville. Depuis cette date, les paroissiens entretiennent soigneusement cette chapelle, et cet attachement rejoint celui des innombrables pèlerins empruntant, de nos jours, le chemin de Saint-Jacques, un itinéraire qui leur permet aussi d’embrasser un magnifique panorama. En ce lieu, ils font une halte appréciée et peuvent admirer, à l’intérieur de l’édifice, deux vitraux contemporains conçus par le maître verrier Victor Loup Deniau. Cet artiste les offrit à la paroisse en 1997 et en 2000.


Le pèlerinage annuel a toujours lieu le 16 août, pour la Saint-Roch, et s’achève par une messe célébrée en plein air, devant la chapelle.

la chapelle Saint-Roch vitraux noailhac vitraux noailhac chapelle saint roch chemin saint jacques

Nommé à la tête de la paroisse de Noailhac en août 1888, l’abbé Henri Cure ne pût que se réjouir de l’intérêt accordé par les habitants à cette chapelle ; il établit même un parallèle entre le chemin du Calvaire de Jérusalem… et le chemin de croix de Noailhac. Cet ecclésiastique conçut alors le projet de faire ériger les stations sur cet itinéraire très fréquenté. Les paroissiens participèrent massivement à la confection et à la mise en place des quatorze croix de bois, toutes ornées de plaques émaillées. La bénédiction de ce premier Chemin eut lieu le 29 mai 1890, jour de la Pentecôte.

L’actuel Chemin de croix  – l’un des rares encore en place sur le GR 65 – date de 1934 et se compose de croix en ciment, ornées en leur centre de croix en bois remises en état en 2017.